C'est une famille espagnole mais je suppose qu'on en trouve comme ça partout. Je ne sais pas si c'est un drame ou une comédie, ça me paraît parfois ahurissant, parfois amusant. Ça a commencé un après-midi au début du mois de juillet – enfin, je suppose que ça a commencé bien avant… Imaginez-vous un petit bout de chou de 20 mois environ…bon, petit bout de chou assez monstrueux en vérité – la première semaine avec lui, je me suis retrouvée avec des croûtes et des rougeurs sur le visage et les bras ? Ne dit-on pas que les enfants sont naturellement innocents et angéliques … ben lui c’est plutôt l’antéchrist. Enfin, je m’éloigne du sujet…quoique cela montre que, plus qu’une petite créature à protéger, c’est un futur kamikaze.
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Donc cette après midi là, le petit bout de chou courait encore partout et tout d’un coup, il est tombé…wow !.. c’est vrai, rien d’exceptionnel dans ce fait. Avez-vous déjà rencontré un enfant qui ne tombe jamais. ? Je crois que les genoux les plus résistants avec la peau la plus épaisse sont ceux des gosses de moins de huit ans.
Mais ce jour, il est tombé sur les genoux, se retrouvant à quatre pattes comme on en voit chaque jour dans les cours de récréation. Ce n’est pas pour autant que les ambulances sont surchargées dans les écoles. Pourtant ce jour là, j’ai bien cru que la mère allait appeler les urgences. Elle était à 60 mètres de lui, discutant avec moi, qui ai vu le petit tombé en même temps qu’elle. Mais bon, moi, je ne réagis pas (bon d’accord j’aurais au moins pu faire ‘’han !’’ ) mais la réaction de la maman a été quelque peu disproportionné, selon moi. Elle crie : Dios moi, Daniel se ha caido’ , elle lâche ce qu’elle avait dans les mains, elle me laisse en plan, court le sprint de sa vie (je comprends maintenant comment les mamans font pour garder la ligne) et se précipite sur lui comme s’il était tombé tète la première du second étage. A dire comme ça, ça paraît rien mais… j’avais l’impression d’être dans un monde parallèle car tout s’est passé en 4 secondes 14 et comme si cette maman avait vu toute sa vie défilé devant ses yeux à la manière des agonisants (d’après les téléfilms). Au final, le gosse a juste eu les genoux noirs de poussière.
Et alors qu’il n’avait pas pleurer une seconde après sa chute et durant la seconde de réaction de sa mère ainsi ses deux secondes 14 de course, ni quand elle l’a ramassé, il s’est soudainement mis à crier quand elle l’a couvert de baisers en cherchant la trou fatidique à ses genoux. Bon d’accord, parfois on ne ressent la douleur que 5 secondes après le coup mais là, j’avais bien vu qu’il étai prêt à repartir avant qu’elle ne le prenne dans ses bras.
Non, non, tout simplement, sa mère lui a fait peur !!
Je ne suis pas encore mère, mais je crois que celles qui paniquent quand un moustique pique leur rejeton devraient essayer de prendre sur elle… l’enfant était traumatisé !
Et cela n’est qu’une anecdote… ça s’est passé il y a un mois, et en quatre semaines, il y en a eu d’autres. De la part de la grand-mère aussi- la mère de la mère…était-ce la peine de le préciser ?
Comme cette fois où le petit bout de chou dansait à côté d’un tabouret et a commencé à tomber… je dis bien « a commencé », car avant qu’il ne termine sa chute sur ses fesses bien rebondies de bébé avec la sainte protection au surplus de la couche, la grand-mère s’est jetée sur lui pour essayer de le rattraper mais tellement vite, trop vite, qu’au final, elle a fait un roulé boulé sur lui, ils sont tous les deux tombés entre le mur et le tabouret, elle la tête dans ce tabouret, lui les quatre jambes en l’air, la joue collée au sol.
Franchement.
La semaine dernière, elle nous refait un coup pareil quand le gosse est tombé alors qu’on faisait la vaisselle. Pour le rassurer je dis ‘no ha pasado nada’, qu’il se relève tranquillement mais non, elle, elle lâche la vaisselle sur moi, dans l’évier, même par terre, se rue sur lui et l’attrape par le pied. Le pauvre perd donc encore plus l’équilibre et son front vient heurter le carrelage ! Lee beaaau bleeu grâce à grand-mère !
Ces fois-là, je ne savais pas s’il fallait rire ou s’exaspérer – je crois que la première fois j’étais abasourdie, la deuxième hilare (la grand-mère dans le tabouret m’a fait rire intérieurement) et la troisième m’a finalement exaspéré. Mais il y a des fois, ça me fait carrément paniquer. C’est dire ! Imaginez que la réaction de cette femme me fasse paniquer moi ! Rendez vous compte alors de l’état de l’enfant !
C’est ce qui est arrivé avant-hier.
Il mangeait sa tortilla et un morceau n’est pas passé au bon endroit.. .bon, il commence à tousser, à cracher, je m’inquiète sans m’inquiéter (cela arrive aussi chez les jeunes enfants…et les moins jeunes d’ailleurs), je tapote son dos, ça semble passer.
Mais tout d’un coup, Vlam !! Que pasa ?! Chiouf, houu, ouiiiin.
Traduction : la mère arrive en courant (il doit y avoir un toboggan qui part du premier étage..), ouvre la porte style tornade de type 12, ‘que pasa’, attrape le gosse comme un sac de patates, le renverse et le maintient ainsi, tête incliné vers le bas pendant 10 secondes, au bout desquelles le pauvre chou se met à hurler.
Mon état : choc traumatique, je ne pourrais plus jamais avoir d’enfants. Mon cœur est passé de 75 à 125 en moins de 6 secondes.
Etat de Daniel : mutation en tomate mouillée. J’ai cru qu’il allait mourir pour de vrai.
Une fois qu’il pleurait bien comme il faut, elle l’a reposé doucement, m’a regardé et m’a lâche le plus calmement du monde :’quand ça ne passe pas, la prochaine fois, il faut faire comme ça’. Je prie tous les saints et les archanges qu’il n’ait pas de prochaine fois. La maman est repartie à ses affaires.
Et moi, je me suis assise, j’ai essayé, toute tremblante de lui redonner cette tortilla de malheur…honnêtement, le tapotage du dos, ça ne suffisait pas ?
Je n’ai jamais vu nulle part et on ne m’a jamais dit qu’il fallait remuer l’enfant comme un milk-shake pour le sauver d’un morceau qui passe mal.
Enfin, après tout, je me dis qu’elle doit savoir mieux que moi, elle est maman deux fois…
Quand même, je te remercie maman pour ne pas avoir fait de mon enfance une comédie dramatique. Mon niveau de stress est déjà suffisamment élevé.
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11 août 2007
Ay, maman
C'est une famille espagnole mais je suppose qu'on en trouve comme ça partout. Je ne sais pas si c'est un drame ou une comédie, ça me paraît parfois ahurissant, parfois amusant. Ça a commencé un après-midi au début du mois de juillet – enfin, je suppose que ça a commencé bien avant… Imaginez-vous un petit bout de chou de 20 mois environ…bon, petit bout de chou assez monstrueux en vérité – la première semaine avec lui, je me suis retrouvée avec des croûtes et des rougeurs sur le visage et les bras ? Ne dit-on pas que les enfants sont naturellement innocents et angéliques … ben lui c’est plutôt l’antéchrist. Enfin, je m’éloigne du sujet…quoique cela montre que, plus qu’une petite créature à protéger, c’est un futur kamikaze.
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Publié par Caylony 1 commentaires
Thèmes Espagne, Rencontre du 3eme type
9 août 2007
J’veux du pain
Je lance un appel à l’aide. JF, 22 ans, cherche pain désespérément.
Non, ce n’est pas une blague. Ici, le matin, je deviens folle. Avec mon café ou mon chocolat au lait, je me gave de biscuit. Ce n’est pas qu’ils sont mauvais mais j’aimerais un toast avec du beurre dessus. Un toast de pain. Du vrai pain. Pas de ce pain dur et bizarre qu’ils me servent le soir pour manger avec la sauce. Cette sorte de pain où l’extérieur t’abîme les dents et l’intérieur insulte les papilles de ta langue. Je veux du vrai pain, seul comme j’en ai mangé en France. Je pensais que le mythe du pain français n’était que ça, un mythe. Mais non. Pour avoir pas mal voyagé, je confirme que le pain français, c’est le meilleur. Je ne suis pas chauviniste (quoique je pourrais le devenir à force d’être ici).
Seulement jusque là, cela ne m’avait pas marqué parce que mon plus long séjour à l’étranger a duré trois semaines, aux Etats-Unis, et leur pain n’était pas si mauvais.
Mais ici, je craque. Plus d’un mois sans manger un bonne baguette bien moelleuse ou croquante juste comme il le faut. Et leur pain ici n’est vraiment pas bon - c’est le pire que j’ai mangé après le pain italien… les méditerranéens seraient-ils piètres boulangers ?
Je rentre dans un peu moins d’un mois. Mon avion atterrira à Beauvais à 8h du matin. La première chose que je ferai en sortant de l’aéroport ? Chercher une boulangerie.
Vive le pain français.
Publié par Caylony 1 commentaires
Thèmes Espagne, Les misères quotidiennes
5 août 2007
Une thérapie à la mode
Je reviens à l’instant de shopping. J’ai acheté quelques jeans et des tops. Quoi de plus banal pour une nana de 22 ans que d’aller acheter des fringues, accompagnée d’une autre minette, à papoter toute l’après midi dans le centre commercial ?
Mais pour moi, cette partie shopping est loin d’être banale. Car en trois semaines, c’est le quatrième après midi entier que je passe dans les magasins, moi qui d’habitude n’aime pas les faire – ça me donne mal au crâne et me bousille le dos. En tout et pour tout, je dois passer 2h par mois dans les boutiques en temps normal. Là j’ai cumulé 15h en moins d’un mois.
Et qui dit cumul de boutique, dit cumul d’argent dépensé. Forcément. Parce que je ne suis pas le genre de fille qui peut simplement se balader dans les rayons. Non, si je sors faire du shopping, c’est pour acheter. Appelez ça de la compulsion si vous voulez, moi j’y ai pensé, et j’ai décidé que c’était ma thérapie.
Ma thérapie parce que je suis mal depuis trois semaines et que le fait de retourner à la maison chargée de paquets de vêtements me fait un bien fou. Je ne peux pas expliquer pourquoi. Je suis devenue une obsédée des fringues. Pire, je suis devenue une obsédée de la mode, moi qui, étant normale et dans la moyenne, n’ait jamais été une fashion victime. Obsédée c’est –à-dire que sur Internet, je regarde tous les sites de fringues,je parcours même les blogs. Une fois, je n’en ai pas dormi de la nuit. Après je parcours les boutiques et, une fois revenue des boutiques, je réessaie encore cinquante fois mes pantalons nouvellement achetés. Et une fois que j’ai fini, je pense à ce que je pourrais acheter la prochaine fois. Et pendant quatre jours je me couche tous les soirs, impatiente d’être le cinquième jour, jour de congé, quand je pourrais aller au centre commercial. Ça fait trois semaines que je suis comme ça et je n’en démords pas.
Je crois que j’ai une nouvelle garde robe, toute faite ici à Madrid. Je n’ai aucune idée de comment je vais faire pour l’emmener en France, vu que je n’ai pris qu’un bagage, sur lequel déjà j’étais montée pendant un quart d’heure pour pouvoir le fermer à l’aller !
En même temps je ne m’inquiète pas trop. En effet, j’achète plein de trucs, comme ça mais je ne garde pas tout. Ma méthode : je parcours chaque rayon un par un, je pioche toute les fringues que j’aime, je les essaie, je fais une sélection et j’en achète environ le tiers. Et sur ce tiers que je ramène à la maison, que je réessaie – je me prends même en photo avec, pour voir le véritable effet que ça fait !-la moitié va retourner dans le paquet avec le ticket en attendant la prochaine fois que je descende en ville. En fait, quand j’y réfléchis, c’est une excuse pour pouvoir retourner faire les magasins….J’achète des fringues que je n’aime pas vraiment, exprès, en sachant qu’il y a 50% de chance que je ne les garde pas. Ces vêtements vont être échangés par d’autres, plus une nouvelle tournée de fringues, et hop c’est reparti, parcours des rayons, essayage, tri…
C’est ma thérapie pour ne pas penser. Pour ne pas penser que je me sens seule et que je veux revoir ma famille et mon homme. C’est aussi ma thérapie pour sortir un peu de cette maison où je commence à étouffer… d’accord, il y aussi les musées et la découverte de la ville mais à la fin, je ne reviens avec rien à la maison, ce qui ne me donne pas la sensation d’Être comblée. Et puis ce n’est pas aussi excitant, c’est bien beau de se culturer mais à quoi ça me servira quand je reviendrai en France…. Tout le monde s’en fiche du museo del Prado. Mais tout le monde ne s’en fiche pas de la nouvelle paire de Manolo que je porte. C’est déprimant cette futilité je sais. Mais justement. C’est cette superficialité qui me permet de tenir. De m’évader un peu. Cesser d’être intelligente pour cesser de se retourner le cerveau à trop penser. Je préfère être insomniaque à chercher des idées d’habits dans le magasine Elle, que de ne pouvoir dormir parce que je déprime.
Bon, je ne tarde pas, il faut que je fasse mon petit défilé devant mon appareil numérique. Et que je décide de ce que je vais rendre quand j’irai faire du shopping la semaine prochaine !
Publié par Caylony 2 commentaires
Thèmes Espagne, Le pourquoi du comment, Les misères quotidiennes, Quand j'oublie mes neurones