Ayant voyagé pas mal dès mon enfance, j'ai pu remarqué que, en tant que touriste, on est toujours bien accueilli à l'étranger. On est des immigrés mais des immigrés plus que provisoires, les indigènes sont donc plus qu’enclins à nous accueillir pourvu qu’on ne retourne pas la ville et qu’on dépense beaucoup d’argent dans des bols ou des sacs à l’effigie du pays.
Les natifs semblent beaucoup plus tolérants envers les touristes, qu’envers leurs propres compatriotes. Et c’est quelque chose qui m’a toujours étonné. Pourquoi ne sommes-nous pas aussi sympas avec nos voisins qu’avec de parfaits étrangers, au sens propre du terme?
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Dans le bus ou le metro, nous ne parlons à personne. Les natifs, les autochtones, ne se parlent pratiquement jamais entre eux, si ce n’est les vieilles personnes à la boulangerie qui parlent toujours du temps ou de la belle époque révolue. Les autochtones ne se regardent même pas.
Par contre, il suffit qu’un natif entende une langue étrangère pour qu’il lève la tête de son trottoir bien-aimé. Enfin pour un peu qu’il ait jugé que ces étrangers là ne sont pas des immigrés residents mais bien des touristes.
Ce qui est amusant, c’est que les natifs veulent toujours parler avec le touriste, dans la langue du touriste. Certes ce peut être pratique pour le pur touriste qui ne sait parler que sa langue natale. Mais cela frustre grandement le touriste qui, même timide, est excité à l’idée de parler dans une langue étrangère. Et le natif se retrouve frustré à son tour, quand, ayant repéré un touriste, celui-ci se met à parler sa langue.
Outre le désir de mettre en pratique ses cours de langues, le natif est entraîné par une curiosité incontrôlable envers le touriste. Pour un peu que ce soit une belle femme, et c’est carrément l’excitation.
Au final, pour le Français qui voyage, il se retrouve avec plus d’amis espagnols, anglais, brésiliens, que d’amis français. Tout ça parce que son voisin français dans le bus préfère parler avec la jolie blonde allemande qui est en vacances à Paris.
Je ne reproche à personne de vouloir jouer au copain avec les touristes. Mais si on pouvait être souriant, et ouvert à la discussion avec nos propres compatriotes, ne serait-ce pas tout aussi bien ? Ce n’est pas parce que qqn est du même pays, qu’il est inintéressant, on a beaucoup de choses à apprendre les uns des autres, et beaucoup peut nous être apporté si nous apprenons à écouter nos voisins… et pas seulement les Japonais qui demandent une photo !
Finalement les associations décrient la xénophobie. Mais il me semble qu’on pourrait aussi accuser la compatriophobie.
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